Pourquoi le coaching aujourd’hui ?

Un vent souffle sur nos organisations. L’avez-vous ressenti le blizzard des vingt dernières du vingtième ? Il regroupe, il associe, il englobe, il fusionne, mais curieusement au lieu de rassembler, il déroute, il enrhume, il glace parfois..

Tout comme le vent de la diminution  de la bio diversité qui souffle sur notre Belle Bleue, notre économie est  également marquée par la disparition de nombreuses espèces. Quel que soit le domaine d’activité, nous pouvons maintenant en compter les acteurs majeurs sur les doigts de  la main. Alors que le système initial se fondait sur la liberté de choix, nous assistons à la matérialisation inverse.

Nous serions nous éloigné du but ? Nous pourrions nous redemander aujourd’hui pourquoi nous nous levons le matin.  Quel est le but de notre agitation laborieuse ? Quel sens  donner à notre travail ?

Mais nous n’avons pas le temps d’y penser.  «  Pensez donc, ma pauv’ dam’, avec ce changement d’organisation, de système d’information, de périmètre, d’actionnaires…j’ai pas assez de mes journées pour tout faire au boulot ! »

Les rares moments de prise de recul, nous ne sommes capables que d’allumer radio nostalgie et écouter un air de « Avant, on avait le temps de  bien faire les choses ». « Tout le monde se connaissait». « Le bos, lui il savait de quoi il causait : c’est lui qui avait tout monté » …..

Mais regardons z y  de plus près,
Au tourbillon de ces années,
Aux changements bien enchaînés
Et tour à tour remélangés ;

Changement d’actionnaires

Il semblerait que les bougies du gâteau d’anniversaire des vingt dernières du vingtième  de notre économie  sont bel et bien les actionnaires de chairs et d’os. Ils ont été soufflés à la fin du siècle dernier.

Les actionnaires du 21ième sont de moins en moins palpables, de moins en moins proches physiquement et culturellement de ceux qui les servent. Ils sont de moins en moins incarnés, atomisés en plusieurs porteurs, plus ou moins conscients et engagés dans ce qu’ils portent.

Les entrepreneurs en chair et en os, en cœur aussi, survivants d’une espèce qui détient l’ensemble du capital de leur société sont de moins en moins monnaie courante. L’amour de leur marché, de leur produit, de leur technologie, de leurs équipes, de leur art , de leur projet ,semble emporté avec eux.

Khalil Gibran dans son ouvrage faisait dire à son prophète

Le travail est l’amour rendu visible

Quel amour du travail vit dans un corps à la tête désincarnée ?

Changement de périmètre

Le périmètre des entreprise s’étale, au delà des mers, au delà des frontières. Chouette ça pourrait rassembler ! Et bien … , ça à plutôt le don de perturber .

Avant, c’était clair, on savait qui on était, au moins en comparaison avec nos collègues ou concurrents d’autres sites nationaux ou de pays voisins. La motivation passait par une émulation orchestrée par les managers de l’époque.

Quel n’a pas était le désarroi de ces mêmes managers quand ils se sont vus confié le  management des activités sur plusieurs sites en transverse, devenant parfois les chefs de ceux qu’ils citaient en opposition pour provoquer une émulation. Parfois même, c’était à eux d’expliquer à leurs anciennes équipes que même si on avait très bien travaillé ici, il était plus stratégique de mettre cette production là bas.

Les vingt dernières du vingtième signaient la belle fin du levier de motivation par la comparaison émulation.

Quel engagement dans le match quand on ne sait plus sur quel terrain on joue ?

Quels repères pour le joueur qui doit distribuer indifféremment au rouge et au bleu le ballon, quand hier encore il jouait contre les rouges, avec les bleus ?  Aussi brillant soit il, on peut l’imaginer égaré, désorienté au milieu du terrain ne sachant plus à qui passer la balle.

Déjà qu’il ne comprend pas toujours ses proches, comment partager simplement avec  des collègues ou partenaires étrangers,  dans une langue qui n’est celle d’aucun d’entre eux.

Petit garçon il regardait les  cow-boys et les indiens dans les western de la 20th Century fox . Aujourd’hui il est embarqué malgré lui dans un western. Il regarde ébahis et apeurés les indiens, mais aussi les chinois, les taïwanais. Les cowboys sont devenus golden boys. Ce n’est plus à la télé, c’est pour de vrai.

Difficile d’aller au travail motivé, si on s’imagine qu’on peut être scalpé !

Changement d’organisation

Dans ce vent d’expansion, les organisations s’adaptent, les salariés sont désorientés.
Quelques lignes de poésie choisies , pour raconter ce que ça fait :

De transverse sur plein de plans.
Comment peut il s’y retrouver,
Le salarié plus qu’habitué
A des ordres précis du haut
Qui sonnent de plus en plus faux
Tellement ils sont bousculés
De mille contraintes de coté.

Et puis ces organisations,
Qui ne savent plus vraiment comment,
Orienter leur commandement.
Du haut en bas tout à la fois,
Avec un vent bien plus présent.

La survie dans la guerre des fusions acquisitions fait que les entreprises sont engagées dans  la quête du  « plus, mieux, plus vite, plus sécure et à moindre coût… »

La belle organisation multidimensionnelle à un fonctionnement qui prend l’allure de la trajectoire brownienne. Pour autant l’organigramme est coincé à plat , agencé de bas en haut.

D’ordinaire, Dame Nature organise  ce système de vie autour d’un noyau.
Quel est le noyau de l’ organisation. Chaque salarié électron de cet atome, ne sait plus autour de quoi et pourquoi il tourne.

Qu’y a t il au centre de cette agitation ? Comment être motivé si on a perdu le sens , l’essence, le carburant de notre motivation de nos motifs d’action ?…

Quel amour du travail, quel engagement, quelle motivation, quels motifs d’action :

  • dans une entreprise à la tête désincarnée et éparpillée ?
  • quand on s’imagine pouvoir y être scalpé !
  • sans plus trop bien savoir sur quel terrain on joue ? à quelle place ? avec qui ?
  • dans une agitation dont le centre, le sens, l’essence sont égarés dans la complexité

Nous venons d’assister  inconscients à une révolution =>Une révolution des modes de vie et des systèmes de valeurs s’est imposée au cours des vingt dernières du vingtième :

Dans l’ouvrage Francoscopie 2003, le sociologue Mermier soulignait la totale révolution des dominantes des modes de vie et systèmes de valeur au sein de la société française (objet de son étude).

Quand dans les années 80,                                                      Nous assistons dans les années
les dominantes se nommaient :                                               2000 à une conversion aux :

Travail                                                                                      Temps Libre
Masculin                                                                                   Féminin
Collectivité                                                                               Individu
Dépendance                                                                             Autonomie
Famille                                                                                     Tribu
Vertical                                                                                    Horizontal
Centripète                                                                                Centrifuge
Structuration                                                                            Déstructuration
Raisonner                                                                                 Résonner
Changer la vie                                                                          Changer sa vie
Stabilité                                                                                    Mobilité
Fidélité                                                                                     Opportunisme
Acceptation                                                                              Résistance
Accumulation                                                                           Saturation

Consommation                                                                        Consolation

Chaque élément cité a été remplacé par son contraire ou presque : il s’agit d’un changement de paradigme. Comme les modes de vie et système de valeur porteurs de réussite jusqu’alors s’avèrent concrètement à leur limite de succès. Dans un mouvement de balancier, leurs opposés viennent les supplanter.

Et tout le monde a basculé,
Les moins de 25 en premier,
Vers ce qui semblait mieux marcher

Les jeunes salariés ont bel et bien mutés. Aux yeux ébahis de leur aînés, ils n’hésitent pas à :

  • quitter une réunion qui s’éternisent en jetant un « désolé j’ai mon squash à 18h »
  • entrer dans le bureau du chef de son chef et lui demander «  bon , ça fait six mois que je suis sur tel poste, j’ai fait le tour de la question, vous avez pensé à quoi pour moi maintenant ? »
  • aller voir le DRH qui a fondé de gros espoir sur ce recrutement ( DRH, plutôt confiant à l’écoute des retours qu’il a sur ses résultats  et son intégration) et lui dire « je vous quitte, on s’ennuie à mourir ici »…

Tout porte à croire qu’ils ont fait leur la parole de Ryôkan (1758- 1831) :

Le but de la vie c’est d’être heureux. Le moment d’être heureux, c’est maintenant. L’endroit pour être heureux, c’est ici.

Qu’est ce qui peut bien nous expliquer
Pourquoi les choses sont inversées
Dans nos cœurs et dans nos pensées
Par rapport celles de nos aînés

–    Il faut simplement se rappeler que cette jeune génération a grandit  et évolué dans le constat des grands bienfaits de notre système qui jusque là sonnait progrès :

–    Combien ont eu un proche (père, oncle, voisin) qui :

  • avait investi, fidèle et fier, dans son organisation,
  • a été remercié à 50 ans pour raison » économique ».
  • s’est aperçu qu’il n’avait pas vu grandir ses enfants.
  • a eu de grandes difficultés pour retrouver un emploi, quand il y est parvenu ?

–    Combien, à bac+4 acceptent des missions d’intérims bien loin de leurs qualifications, alors qu’on leur serinait le credo « travaille bien à l’école, après tu seras tranquille » ?

–    Deux sur trois ont grandi dans des familles éclatées ou recomposées.

–    Tous ont été tour à tour conseillés par les média et la communauté scientifique /

  • d’arrêter de manger une vache qui semblait devenue « folle »,
  • de se protéger pour faire l’amour, au risque d’attraper le SIDA .

–    Beaucoup  ne savent que penser des OGM , du clonage et autres modifications génétiques…

De notre balcon, jeunes, comme anciens, nous sommes confrontés au le trou de la sécu, au questionnement sur le système de retraites. L’assurance chômage n’offre plus la durée de reconversion qu’elle octroyait il y a une vingtaine d’année. L’accès à la propriété se fait maintenant par des emprunts étalés sur 30 ans.

Nous savons aujourd’hui que notre Terre a ses équilibres irrémédiablement modifiés et ses ressources en énergies faciles d’accès bientôt épuisées ( Cf Hubert Reeves).

Dans l’entreprise, là :

1.    Nous sommes aux prises aux changements décrit plus hauts, qui nous arrivent tout de go : changement d’actionnaires,d’organisation, de système d’information, de technologie, d’emploi, de métier, de hiérarchie, de collègues …
Nous devons faire  «  plus, plus vite, mieux, avec moins ».

2.    La perception des réelles contributions individuelles à fonctionner ensemble pour du « mieux » est floue.

L’effondrement de la pyramide de Maslow.

Certains d’entre vous ont entendu parlé de la pyramide des besoins de l’être humain mise en lumière par  Abraham Maslow dès 1943 :

1. Il existe au moins cinq ensembles de buts, que nous pouvons appeler besoins fondamentaux. Ils recouvrent les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d’amour, les besoins d’estime et le besoin d’accomplissement de soi. En outre, nous sommes motivés par le désir d’atteindre ou préserver les diverses conditions sur lesquelles reposent ces satisfactions fondamentales, et par certains désirs plus intellectuels.

2. Ces but fondamentaux sont liés les uns aux autres en ce qu’ils sont organisés dans une hiérarchie de prépondérance. Cela signifie que le but le plus prévalent mobilisera la conscience et tendra lui-même à organiser le recrutement des diverses capacités de l’organisme. Les besoins moins prévalents sont minimisés voire oubliés ou niés. Mais lorsqu’un besoin est à peu près convenablement satisfait, le besoin suivant immédiatement prévalent (« supérieur ») émerge, pour dominer à son tour la vie consciente de l’individu et devenir le centre de l’organisation du comportement, puisque les besoins satisfaits ne sont pas des agents actifs de motivation. »

Le besoin de sécurité est donc à la base de la pyramide, après les besoins physiologiques (manger, boire, dormir).

Comme nous venons de le détailler plus haut, les anciennes conditions pour satisfaire le besoin de sécurité ne sont plus assurées par l’entreprise et par la société.

La pyramide s’effondre. Le besoin de sécurité devient prépondérant. Au moment où il est prioritaire de faire preuve de créativité, d’innovation, d’agilité mentale,  le but «  sécurité » mobilisera la conscience et tendra lui-même à organiser le recrutement des diverses capacités de l’organisme à son profit. Au lieu de s’allier à d’autres compétences et être plus fort à plusieurs plutôt que seul, l’individu en besoin de sécurité aura une tendance au repli et rejet.

Si l’entreprise et la société n’assurent plus comme naguère le besoin de sécurité, comment sortir  de comportements de quête de  réassurance plus inhibants qu’innovants ?

PLOUF, PLOUF : ÇA SERA TOI QUI L’AURA !

Si l’entreprise et la société n’assurent plus comme naguère le besoin de sécurité, comment sortir  de comportements de quête de  réassurance plus inhibants qu’innovants ?
Si l’extérieur n’assure plus, il nous reste l’intérieur, développons la capacité de chacun à rebondir quoi qu’il arrive.

Il  était une fois un mendiant, assis sur un vieux coffre qui tendait la main aux passants. Un passant s’arrêta et lui demanda : «  qu’ y a-t-il dans le coffre sur lequel vous êtes assis. Le mendiant lui répondit : « quoi ? Le coffre ? Ah oui, mon siège…. Eh bien, je ne sais pas, je suis assis dessus depuis trente ans » .Sur ce, le mendiant se leva , souleva le couvercle qui forçait un peu et découvrit avec étonnement et ravissement  des milliers de pièces d’argent.

Comme ce mendiant, tant que nos besoins sont satisfaits par les autres, l’entreprise, la société, nous n’avons pas conscience des trésors sur lesquels nous nous reposons.

Si nous voulons plus être des mendiants de sécurité, il nous reste qu’à développer la capacité de chacun à rebondir quoi qu’il arrive.
Notre job d’aujourd’hui, n’a plus la tête qu’il avait hier, ni encore moins celle qu’il aura demain.

Pourquoi s’accrocher à un métier
Qui risque fort d’être fané
Par une concurrence acharnée
Qui nous fait changer de pavé

Plutôt que parler de métier, apprenons à parler de compétences. Des compétences identiques peuvent être mobilisables dans des métiers très différents.  DRH faisons un travail de clarification de ces compétences acquises au fil des années pour que chacun puisse en remplir son coffre et soit à même de les mobiliser quand un nouveau challenge pointera son nez.

Mais tout cela ne suffit pas
Et tu le sais bien mieux que moi
Rien ne sert plus de te former
Si réussir, tu as enterré.
Développe ta confiance en toi
Car ton succès passe par là

Satisfaire son besoin de sécurité consiste à :

  • Etoffer ses compétences et partir avec son beau balluchon affronter les réorganisations, les fusions, les mutations , ….
  • Et aussi développer la confiance en soi.

Seule la confiance en soi , permet contre vents et marées d’oser mobiliser  son potentiel et donner toute sa créativité au service du succès.

Marie Françoise COURTADE
Novembre 2006

Le coaching  est  une voie royale  pour accompagner les professionnels dans les nécessaires mutations actuelles.

Si les responsables d’ hier pensaient que reconnaître le besoin d’aide était un aveu de faiblesse, les responsables d’aujourd’hui sont de plus en plus nombreux à être conscients de l’intérêt d’être accompagné, comme un champion  pour améliorer les performances

Soyez les bienvenu (e)s , vous tous qui vous engagez à intégrer la dimension de coach dans votre activité.

Marie Françoise COURTADE
Septembre 2008

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